Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/274

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plane, c’est-à-dire plus épaisse ou plus plane, c’est-à-dire plus épaisse ou plus mince au centre que sur les bords, ou comprise entre deux surfaces parallèles. Mais cette dernière forme n’altère d’aucune manière les objets que l’on voit à travers ; le verre concave les diminue ; le verre convexe les agrandit, mais les rend indistincts. Par conséquent, un de ces verres pris isolément ne peut pas produire l’effet observé. Passant maintenant à la combinaison de deux verres, et sachant que les verres à faces parallèles ne produisent aucune altération dans les objets, j’en conclus que l’effet ne pouvait pas provenir de l’accouplement de cette dernière espèce de verre avec l’un des deux autres. Je fus conduit à expérimenter ce qui résulterait de la combinaison de deux verres, l’un convexe, l’autre concave, et je vis que cet arrangement conduisait au but désiré. Tel fut le progrès de mes raisonnements, et le résultat me convainquit de leur vérité. »

Je demande maintenant au plus prévenu en quoi la théorie de la réfraction ou, comme le disait Galilée, en quoi les secrets de la perspective ont-ils joué un rôle dans ce que l’auteur nous raconte lui-même de la reproduction de la lunette hollandaise.

Qui pourrait, d’après le récit qu’on vient de lire, nous dire quel était dans une lunette le rôle du verre convexe tourné du côté de l’objet, et qu’on appela depuis l’objectif, et le rôle du verre concave placé à l’autre extrémité du tuyau, près de l’œil, et que, par cette raison, on a nommé invariablement l’oculaire ?

Ces rôles, j’en conviens, étaient très-difficiles à définir théoriquement à l’époque où Galilée construisit sa lunette.