Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/284

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l’œuvre de Grisellini une imposture; enfin, Borel, l’auteur d’un travail si souvent cité, intitulé : De vero Telescopii inventore, n’est-il pas appelé par le même Nelli cet impudent Français (questo impudente Francese, tome i, page 174) ?

Galilée, Dieu me garde de l’en blâmer, était loin de se montrer indifférent sur le droit de propriété en fait de découvertes. Ses premières remarques sur la forme de Saturne furent communiquées au public dans un logogriphe inextricable. Le 11 décembre 1610, il crut aussi devoir s’assurer la priorité de l’observation des phases de Vénus, en les enveloppant dans une anagrame devenue célèbre. Pourquoi, profitant de l’occasion, n’en aurait-il pas fait autant pour la découverte, autrement capitale, autrement inattendue, des taches du Soleil, si cette découverte eût remonté aux derniers temps du séjour de Galilée à Venise, c’est-à-dire au mois d’août 1610 ? Cette difficulté restera certainement sans réponse satisfaisante.

Dans l’édition que l’Académie des Lincei donna en 1613 des Traités de Galilée sur les taches solaires (Storia e dimostrazioni intorno alle macchie solari) se trouve une préface de M. Angelo de Filiis, bibliothécaire de la Société. Cette préface est destinée évidemment à faire valoir les droits de l’illustre astronome à la découverte des taches. M. Angelo rappelle les observations du jardin du cardinal Bandini, et désigne les personnes qui y assistèrent, savoir le cardinal lui-même, Messeigneurs Corsini, Dini, Gavalcanti ; le sieur Giulio Strozzi, etc. Il parle d’observations antérieures de Florence, sans citer personne enfin, il ne dit pas un mot, pas un seul mot