Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/285

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des prétendues observations de Venise M. Angelo avait eu cependant sur ce point des relations personnelles avec Galilée.

Un Italien qui, récemment, a traité le même sujet, ne s’est pas contenté, lui, des observations certaines de Rome, des observations hypothétiques de Florence et de Venise. Il en a déterré, en 1841 de Padoue. Si on devait l’en croire, ce serait à Padoue que Galilée aurait découvert les taches solaires. Cet auteur renvoie, pour les preuves, à la vie de l’illustre savant écrite par Nelli, pages 326, 327. Les pages 326, 327 de l’ouvrage de Nelli ne font aucune mention d’observations de taches solaires faites à Padoue.

Je vais donner une preuve éclatante du danger qu’il y aurait, en matières de découvertes, à se décider par des souvenirs ; c’est Galilée lui-même (Galilée dont personne assurément ne contestera la bonne foi), qui me la fournira.

Dans sa première lettre à Velser, datée du 4 mai 1612, Galilée fait remonter ses premières observations des taches à dix-huit mois (da 18 mesi in qua). Cela nous reporte au 4 octobre 1610. Galilée quitta Venise en août 1610. La découverte n’était donc pas encore faite à Venise. Que penser alors de la déclaration du père Fulgence Micanzio ?

Ce n’est pas tout près de l’événement, comme on vient de le voir, au commencement de 1612, Galilée donnait lui-même à l’observation des taches une date postérieure à celle de son départ de Venise. Et voilà que vingt ans plus tard, dans les Dialogues, Salviati dit que l’académicien Linceo fit cette découverte pendant qu’il