Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/289

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de Fabricius était dans les mains du public depuis plus de dix mois.

J’ajoute que les réclamations de Galilée lui-même, celles dont j’ai précédemment rapporté les dates, concernent seulement l’observation des taches et nullement la conséquence qui en a été déduite la rotation du Soleil sur son centre. Cette découverte appartient à Fabricius !

Qu’y a-t-il de vrai maintenant dans cette assertion d’un auteur italien moderne « Lors même que le grand astronome (de Florence) n’eût pas été le premier à observer ces taches (les taches solaires), il aurait surpassé tous ses rivaux pour les conséquences importantes qu’il sut en déduire relativement à la constitution physique du Soleil et au mouvement de rotation de cet astre. »

J’aperçois, dès les premiers pas, que cette prétendue supériorité de Galilée sur ses rivaux, touchant le mouvement de rotation et la constitution physique du Soleil ne restera pas au plus léger examen. Après avoir regardé les titres respectifs avec des yeux attentifs, aucun savant impartial, aucun amateur un tant soit peu au fait des observations astronomiques, n’acceptera l’assertion qu’on vient de lire. Je suis certain de n’avoir abordé cette discussion que dans l’intérêt de la vérité historique ; cependant, afin de repousser d’avance les insinuations malveillantes dont ces pages pourraient être l’objet, je déclare solennellement que Galilée est à mes yeux un des quatre ou cinq plus grands génies scientifiques des temps modernes. J’ajoute qu’aucune louange au monde ne me semblerait exagérée, en parlant de la sagacité dont le savant immortel fit preuve dans ses recherches sur les mouve-