Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/291

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Les Dialogues parurent à Florence en 1632. Traduits de l'italien en latin, ils furent publiés à Strasbourg en 1635 avec le titre de Systema cosmicum, auctore Galileo Galilei, etc.

Cet ouvrage est divisé en quatre dialogues où les trois interlocuteurs sont : Salviati, noble florentin, qui soutient avec force le système de Copernic; Sagredo, noble vénitien, homme d'esprit, comme dit Delambre, mais plutôt homme du monde que savant. Ces deux personnages avaient été amis de Galilée et ils étaient morts depuis plusieurs années lorsque les Dialogues parurent. L'auteur appelle le troisième interlocuteur Simplicius, du nom d'un péripatéticion dont il nous reste un commentaire sur le Ciel d'Aristote,

On est obligé de se faire violence quand on est amené à se livrer aux critiques même les plus fondées d’un ouvrage qui a été la cause des traitements inouïs infligés à son auteur; mais la vérité a des droits imprescriptibles. Je déposerai donc ici humblement les réflexions que m'a suggérées la lecture des Dialogues.

Pourquoi Galilée a-t-il donné à son œuvre la forme de dialogues ? N'eût-il pas mieux valu exposer les vérités qu'il contient dans un ouvrage didactique? Galilée a eu certainement de très-bonnes raisons, à l'époque où il écrivait, pour adopter la première forme; il voulait sans doute rendre son traité populaire, et il atteignit son but.

Je conviens que les réflexions qu'on va lire n'ont quelque poids qu'en ne tenant pas compte du temps et des circonstances dont Galilée était meilleur juge que nous