Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/305

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la boutique du charcutier, lequel lui dit qu’il achetait souvent au poids des papiers semblables a la lettre, a un domestique qu’il ne connaissait pas. Nelli obtint tout ce que le marchand de saucissons avait de papiers, et ayant guetté pendant plusieurs jours l’arrivée du domestique inconnu, il fut mis en possession, au prix d’une certaine somme, de tout ce qui restait encore des précieux trésors que Viviani avait cachés quatre-vingt-dix ans auparavant. »

Ces manuscrits remplissaient une grande malle. Tous les gens d’étude apprendront par cette anecdote que le seul moyen certain de conserver leurs œuvres est la casse d’un imprimeur.


DESCARTES

René Descartes naquit à La Haye, en Touraine, le 31 mars 1596. Son père occupait à Rennes une place de conseiller au parlement. C’est dire qu’il possédait la noblesse de robe.

Le jeune René avait une constitution très-débile et qui laissait peu d’espoir de le conserver. Lorsque sa santé se fut un peu fortifiée, son père l’envoya à La Flèche pour y faire ses études sous les jésuites. C’est là qu’il se lia avec le jeune Mersenne, élevé aussi dans ce collège, d’une amitié qui ne s’est jamais démentie.

Descartes n’avait que dix-sept ans lorsque le conseiller de Rennes, confiant dans la maturité de son caractère et dans le goût passionné pour l’étude qu’il avait montré,