Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/332

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ses condisciples plus avancé que lui un coup de poing dans l’estomac dont il souffrit beaucoup, il résolut, pour se venger, de lui enlever sa place ; il travailla dès ce moment avec ardeur. Une fois entré dans cette voie, il devint en peu de temps le premier élève de l’école de Grantham.

On raconte que le jeune Newton s’associait très-rarement aux jeux bruyants de ses camarades et qu’il préférait consacrer les heures de récréation à exécuter, à l’aide d’outils qu’il s’était procurés sur ses économies et qu’il maniait avec une grande dextérité, les modèles de diverses machines, parmi lesquelles on cite une horloge à eau, une voiture que mettait en mouvement l’individu placé sur le siège, et un moulin à vent. Dans ce dernier modèle, il avait, disent ses biographes anglais, placé une souris qu’il appelait le meunier, soit parce qu’elle opérait une certaine manoeuvre dans la direction du moulin, soit, observation un peu épigrammatique, parce qu’elle mangeait une portion de la farine produite.

On cite aussi un cerf-volant, auquel une lanterne était attachée, et qui plusieurs fois fit croire aux habitants des campagnes environnantes qu’une comète était apparue.

Le besoin de faire d’avance le plan des machines qu’il se proposait d’exécuter, avait entraîné le jeune Newton à se familiariser avec l’art du dessin et celui de la peinture, dans lesquels il eut des succès marqués.

Ce fut aussi vers les derniers temps de son séjour à Grantham, que se développa chez lui son talent pour la poésie. Plusieurs productions de cette époque ont été soigneusement conservées par les amateurs.