Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/355

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corps à la surface du globe diminuée dans le rapport du carré des distances, Lorsque, d’après cette théorie, Newton voulut en 1665 et 1666 appliquer les mesures de la Terre, que l’on possédait alors, à la recherche de la grandeur de la force qui retient la Lune dans son orbite, il trouva une valeur plus grande du sixième que l’observation ne l’assigne d’après le mouvement de circulation de notre satellite.

En 1682, les résultats obtenus par Picard dans la mesure du méridien devinrent l’objet de conversations à la Société royale. Newton prit note de ces résultats, et recommença son calcul sur la quantité dont la Lune tombe vers la Terre en une seconde. Cette fois le calcul s’accorda parfaitement avec l’idée que la pesanteur diminuait en raison du carré des distances au centre de la Terre. Cet accord mit le célèbre physicien dans une excitation nerveuse si intense qu’il ne put vérifier son calcul, et qu’il fut obligé de confier ce soin à un de ses amis.

Newton avait imaginé un moyen de s’assurer par une expérience directe du mouvement de rotation de la Terre. Dans une lettre écrite à la Société royale, en 1679, il faisait remarquer qu’un corps tombant du sommet d’une haute tour aboutirait au pied de la verticale si la Terre était en repos, et qu’il tomberait à l’est de ce même point si la Terre était en mouvement.

Hooke, chargé par la Société de vérifier l’expérience, soutint que la déviation d’un corps tombant, au lieu d’être exactement dirigée vers l’est, serait dirigée vers le sud-est. On prétend que le résultat expérimental fut conforme à cette prévision, à laquelle Newton avait d’ailleurs adhéré.