Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/370

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assigne une origine curieuse à l’établissement de l’Observatoire de Greenwich. Il y avait à Londres, en 1675, un individu nommé M. de Saint-Pierre, protégé. par une dame française fort en crédit à la cour, M. de Saint-Pierre croyait avoir trouvé une méthode pour la détermination des longitudes, Le roi la fit examiner par une commission dans laquelle on remarquait entre autres lord Browncker, sir Christophe Wren, sir Jonas Moore et M. Hooke. La commission s’adjoignit Flamsteed, à qui fut confiée plus spécialement la discussion de la méthode nouvelle, Flamsteed fit voir clairement l’insuffisance des données que M. de Saint-Pierre empruntait aux tables astronomiques de l’époque, et le projet fut abandonné, Mais Charles II ayant compris ainsi le besoin de perfectionner les catalogues d’étoiles, décida qu’un observatoire, où l’on s’occuperait spécialement de cet objet, serait immédiatement construit aux frais de l’État, et que Flamsteed en aurait la direction. On eut d’abord la pensée de l’établir à Chelsea ou à Hyde-Park, mais sir Christophe Wren, le célèbre architecte de Saint-Paul, recommanda une colline située dans le parc de Greenwich, Son avis ayant été adopté, l’on se mit immédiatement à l’œuvre. L’observatoire ne fut guère muni à l’origine que d’instruments dont Flamsteed s’était servi à Derby et de quelques autres pour lesquels, dit-il, la mauvaise nature (ill nature) de M. Hooke et son caractère altier exercèrent la plus fâcheuse influence,

On lit avec tristesse dans les Mémoires que Flamsteed a laissés pour ses biographes, le récit des essais répétés et presque toujours infructueux que l’inhabileté des artistes