Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/371

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de l’époque lui imposa. On admire en même temps sa constance et sa libéralité, car les essais dont nous parlons absorbèrent une bonne partie de son patrimoine.

C’est de Flamsteed que date l’emploi, chez nos voisins, des instruments méridiens si vivement et si inutilement recommandés auparavant par Picard.

En 1694 et 1695 prit naissance un différend qui apporta un grand trouble dans la vie de Flamsteed. Newton, naturellement désireux de comparer sa théorie de la Lune avec les positions observées, alla à Greenwich demander des observations de notre satellite, Flasmsteed lui on fournit 150, mais sous la condition expresse qu’on ne communiquerait à personne ni les observations elles-mêmes ni les conséquences qui s’en déduiraient, Flamsteed crut que la condition n’avait pas été observée, et se plaignit de ce qu’il appelait un manque de foi ; de là un commencement de froideur entre lui et l’auteur des Principes mathématiques de la philosophie naturelle, Cette froideur dégénéra en une véritable hostilité pendant les négociations qui amenèrent l’impression des nombreuses observations faites à Greenwich. Les torts ne furent pas tout à fuit du côté de Flamsteed, quoiqu’on doive les attribuer principalement à son extrême susceptibilité.

Flamsteed, peu satisfait de ses instruments et par conséquent des résultats qu’ils avaient pu lui fournir, ne se hâtait pas de publier ses observations. Les esprits soupçonneux répandirent le bruit que le directeur de Greenwich ne publiait rien parce que ses registres étaient presque vides et qu’il passait son temps dans l’indolence. Les choses allèrent à ce point, qu’un commissaire royal fut