Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/385

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méridien par la méthode des hauteurs correspondantes à laquelle il sut donner toute la précision que ses instruments comportaient. En 1760, il avait fait agréer par l’Académie et le gouvernement le projet d’un voyage au cap de Bonne-Espérance. Son principal objet était d’y faire des observations qui, combinées avec celles d’Europe, devaient donner exactement la parallaxe de la Lune. Il partit pour cette expédition en octobre 1750, et revint au mois de juin 1754, après avoir offert l’exemple d’une habileté et d’un zèle au-dessus de tout éloge.

Lacaille, à sa rentrée en France, mit le plus grand soin à se dérober à la curiosité publique que tant d’autres à sa place auraient exploitée à leur profit. Il se renferma dans son observatoire, et reprit les travaux immenses d’observation et de calcul qu’il avait momentanément suspendus.

Il passait des nuits sur les pierres de son observatoire, pour achever le catalogue de ses étoiles zodiacales. Cette imprudence eut pour résultat une maladie qui emporta le grand astronome le 21 mars 1762.

Je vais donner l’indication de ses principaux travaux.

Lacaille tira des calculs minutieux qu’il fit à l’occasion de sa méridienne vérifiée, la conséquence que les degrés de latitude dans l’étendue de la France vont en diminuant à mesure qu’on se rapproche de l’équateur, résultat diamétralement contraire à celui que d’anciennes opérations avaient donné, il mesura un arc du méridien dans l’hémisphère sud et la longueur du pendule, afin de décider si la Terre a la même forme au nord et au midi de l’équateur.