Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/405

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ler d’un prétendu bal donné dans le télescope de Slough. Les propagateurs de ce bruit populaire avaient confondu l’astronome Herschel avec le brasseur Meux, et un cylindre dans lequel l’homme de la plus petite taille pourrait à peine se tenir debout, avec certains tonneaux en bois, grands comme des maisons, où l’on fabrique, où l’on conserve la bière à Londres.

Le télescope d’Herschel de trente-neuf pieds anglais ( mètres) de long, permit de réaliser une idée dont les avantages seraient peu appréciés si je ne rappelais ici quelques faits.

Dans toute lunette ou télescope, il y a deux parties principales : la partie qui engendre les images aériennes des objets éloignés, et la petite loupe à l’aide de laquelle on grossit ces images, tout comme si elles étaient de la matière rayonnante. Lorsque l’image est produite à l’aide d’un verre lenticulaire, le lieu qu’elle occupe se trouve situé sur le prolongement de la ligne qui va de l’objet au centre de la lentille. L’astronome, armé d’une loupe, qui désire examiner cette image, doit nécessairement se placer au delà du point où les rayons qui la forment se sont croisés : au delà, qu’on le remarque bien, veut dire plus loin de la lentille objective. La tête de l’observateur, son corps, ne peuvent donc nuire à la formation et à l’éclat de l’image, quelque petite que soit la distance à laquelle on doive l’étudier. Il n’en est plus ainsi de l’image formée par voie de réflexion. Cette image est alors située entre l’objet et le miroir réfléchissant; l’astronome, quand il s’en approche pour l’examiner, intercepte inévitablement, sinon la totalité, du moins une très-notable partie