Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/409

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tion solide et cependant très-mobile augmente rapidement avec les dimensions et le poids des instruments. On peut donc concevoir qu’Herschel eut à surmonter bien des obstacles pour établir convenablement un télescope dont le seul miroir pesait plus de kilogrammes. Ce problème, il le résolut, à son entière satisfaction, à l’aide d’une combinaison de mats, de poulies, de cordages dont on aura une idée exacte en se reportant à la figure que nous en donnons dans notre Traité d’Astronomie populaire (t. i, p. 161). Ce grand appareil et les pieds d’un tout autre genre qu’Herschel imagina pour les télescopes de moindres dimensions, assignent à cet illustre observateur une place distinguée parmi les plus ingénieux mécaniciens de notre temps.

Les personnes du monde, je dirai même la plupart des astronomes, ne savent pas quel rôle le grand télescope de trente-neuf pieds a joué dans les travaux, dans les découvertes d’Herschel. On ne se trompe pas moins quand on imagine que l’observateur de Slough se servait sans cesse de ce télescope, qu’en soutenant, avec M. de Zach (voyez Monatliche Correspondenz, januar 1802), que l’instrument colossal n’a été d’aucune utilité, qu’il n’a pas servi à une seule découverte, qu’on doit le considérer comme un simple objet de curiosité. Ces assertions sont formellement contredites par les propres paroles d’Herschel. Dans le volume des Transactions philosophiques de l’année 1795 (page 350), je lis, par exemple : « Le 28 août 1789, ayant dirigé mon télescope (de pieds) vers le ciel, je découvris le sixième satellite de Saturne, et j’aperçus les taches de cette planète, mieux que je