Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/425

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de la Lune. En 1780, il a cherché à mesurer les hauteurs des montagnes de notre satellite. Il a tiré de ses observations la conséquence qu’à un petit nombre d’exceptions près, la hauteur des montagnes de la Lune ne dépasse pas mètres. Les études sélénographiques les plus récentes sont contraires à cette conclusion. El y a lieu de remarquer, à cette occasion, combien le résultat hasardé d’Herschel est en désaccord avec la tendance à l’extraordinaire, au gigantesque, dont on a prétendu, bien légèrement, faire le trait caractéristique de cet illustre astronome.

À la fin d’avril 1787, Herschel présenta à la Société royale de Londres un Mémoire dont le titre dut vivement frapper les imaginations. L’auteur y rapportait que, le 19 avril 1787, il avait aperçu dans la partie non éclairée, dans la partie obscure de la Lune, trois volcans en ignition. Deux de ces volcans semblaient sur leur déclin, l’autre paraissait en activité. Telle était alors la conviction d’Herschel sur la réalité du phénomène, que le lendemain de sa première observation il écrivait : « Le volcan brûle avec une plus grande violence que la nuit dernière. » Le diamètre réel de la lumière volcanique était d’environ 5,000 mètres. Son intensité paraissait très-supérieure à celle du noyau d’une comète qui se montrait alors. L’observateur ajoutait : Les objets situés près du cratère sont faiblement éclairés par la lumière qui en émane, « Enfin, disait Herschel, cette éruption ressemble beaucoup à celle dont je fus témoin le 4 mai 1783. »

Comment arrive-t-il, après des observations si précises, que peu d’astronomes admettent aujourd’hui l’exis-