Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/427

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le 22 octobre 1790, un télescope de mètres grossissant fois, on voyait sur toute la surface de l’astre environ cent cinquante points rouges et très-lumineux. L’auteur déclare vouloir rester sur la plus grande réserve, relativement à la similarité de tous ces points, à leur grand éclat et à leur remarquable couleur.

Cependant le rouge n’est-il pas toujours la couleur de la Lune éclipsée quand il n’y a point de disparition entière ? Les rayons solaires arrivant à notre satellite par l’effet d’une réfraction et à la suite d’une absorption éprouvées dans les couches les plus basses de l’atmosphère terrestre, pourraient-ils avoir une autre teinte ? Dans la Lune éclairée librement et de face par le Soleil, n’y a-t-il pas de cent à deux cents petits points remarquables par la vivacité de leur lumière? Était-il possible que ces mêmes points ne se fissent pas aussi distinguer dans la Lune, quand elle recevait seulement la portion de la lumière solaire réfractée et colorés par notre atmosphère.

Herschel a été plus heureux dans ses remarques sur l’absence d’une atmosphère lunaire. Pendant l’éclipse solaire du 5 septembre 1793, l’illustre astronome porta particulièrement son attention sur la forme de la corne aiguë résultant de l’intersection des limbes de la Lune et du Soleil. Il conclut de son observation que s’il y avait eu vers la pointe de la corne une déviation d’une seule seconde, occasionnée par la réfraction de la lumière solaire dans l’atmosphère de la Lune, elle ne lui aurait pas échappé.

Les planètes ont été de la part d’Herschel l’objet de