Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/535

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lique, la plus singulière, la plus puissante machine qu’on ait imaginée.

En suivant cette direction d’idées, les admirables pages : où Papin a décrit ses conceptions de la machine et des bateaux à vapeur, devraient aussi trouver place dans une publication faite par l’État. Tous les savants illustres du xviie siècle fourniraient ainsi leur contingent pour le glorieux monument élevé à la mémoire de Fermat.

Bacon inséra dans son testament ces singulières paroles : « Je lègue mon nom et ma mémoire aux nations étrangères, » On ne trouve, bien entendu, aucune disposition semblable parmi les dernières volontés de Fermat. Ce magistrat austère, intègre, n’avait pas de motif pour se défier de ses compatriotes. Peut-être aussi imagina-t-il que personne après sa mort ne s’occuperait plus de la méthode des maxima et des minima, des propriétés des nombres et du calcul des probabilités. Celui qui, dans le feu de ses plus vives discussions scientifiques, écrivait au père Mersenne : « M. Descartes ne saurait m’estimer si peu que je ne m’estime encore moins, » devait être peu accessible à des mouvements de vanité. Mais nous aimons à croire que, dans notre pays, l’homme le plus modeste, s’il a du génie, peut compter que le jour d’une éclatante justice luira tôt ou tard sur ses productions.

La réimpression des Œuvres mathématiques choisies de Fermat et de quelques fragments de Pascal, de Roberval, de Papin, qui se rattachent plus ou moins directement aux travaux de l’immortel géomètre de Toulouse, serait en quelque sorte une prise de possession solennelle de six des plus grandes découvertes des temps modernes :