Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/552

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célèbres de Dubuat et de Spallanzani, et qu’elle désigna le vénérable duc de La Rochefoucauld pour le correspondant immédiat de Lislet. Il y aurait eu, dans cette association de noms, de quoi bouleverser complétement l’intelligence des planteurs, si la douceur, les vertus et le savoir généralement reconnus de Lislet-Geoffroy, ne lui avaient créé de bonne heure une position unique, et devant laquelle les préjugés les plus enracinés s’avouaient vaincus.

À l’époque de la destruction des Académies (en 1793), Lislet-Geoffroy perdit, ainsi que tous ses confrères, le titre dont il avait été si justement fier. Sa réintégration, comme correspondent de notre section actuelle de géographie et navigation, ne date que du 7 mai 1821 ; mais, il faut le dire, dès que l’oubli lui eut été signalé , l’Académie, malgré les impérieuses prescriptions de ses règlements, n’attendit pas une vacance pour le réparer. J’ajouterai que si le nom de Lislet-Gcoffroy n’a pas figuré parmi celui des correspondants de l’ancienne Académie que la classe des sciences mathématiques de l’Institut s’empressa de se rattacher, c’est uniquement parce que la difficulté des communications entre la métropole et l’île de France, pendant les guerres de la révolution, n’avait pas permis de savoir si l’habile géographe vivait encore quand l’Institut fut créé. Quoi qu’on en ait pu dire, il n’y aurait donc ici aucun motif de parler ni de préoccupation du pouvoir, ni d’aristocratie de la peau, ni de préjugés vraiment indignes de gens éclairés.

Une vie, quelque longue qu’elle ait été, passée tout entière sur un petit îlot, au milieu de l’océan Austral, a