Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/618

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stance lui est livré sans réserve. Gay-Lussac en est informé, et juge d’un coup d’œil à combien de critiques blessantes pour l’honneur de nos expérimentateurs et de nos académies, pourra donner lieu l’antériorité accordée ainsi par le hasard et un peu de légèreté aux investigations du chimiste étranger. Il 8e rend sans retard chez le fabricant de salpêtre, se procure de petites parcelles de la nouvelle substance, se met à l’œuvre, et en quelques semaines produit un des plus beaux Mémoires dont les annales de la science aient eu à faire mention.

Le futur biographe appellera certainement l’attention publique sur cette série de méthodes exactes et d’instruments précieux dont on fut redevable à Gay-Lussac, et à l’aide desquels plusieurs branches de la physique et de la chimie acquirent la précision des sciences astronomiques.

Quant à moi, je n’aurai pas le courage, quelque intérêt qu’ils pussent exciter, d’entrer dans des développements techniques devant cette tombe encore ouverte ; mais je dirai en terminant, à ceux qui ne connurent pas personnellement Gay-Lussac, que notre si regrettable : confrère n’était pas moins distingué par ses qualités morales que par son intelligence d’élite ; qu’il fut ami dévoué, bon père, et le modèle des époux.

Adieu, mon ami ; ton nom restera gravé en traits ineffaçables dans la mémoire et dans le cœur de ceux qui eurent le bonheur d’apprécier ton génie et de jouir de ton affection.