Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 8.djvu/236

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construire un grand nombre de ces instruments, parfaitement semblables entre eux. Ces thermomètres, envoyés dans diverses villes d’Italie, servirent à des observations météorologiques simultanées. En même temps, le grand-duc de Toscane, Ferdinand II, chargeait les moines des principaux couvents situés dans ses États de s’associera à ces intéressantes recherches. La masse énorme de documents qu’on avait ainsi recueillis fut dispersée à l’époque où, pour obtenir le chapeau de cardinal, le prince Léopold de Médicis sacrifia l’Académie del Cimento aux ressentiments de la cour de Rome.

Quelques volumes seulement échappèrent, comme par miracle, au vandalisme des agents de l’inquisition. Dans le nombre se trouvait une partie des observations thermométriques faites par le père Raineri, au couvent des ângeli de Florence. Ces observations, comparées à celles des météorologistes modernes, semblaient destinées, à cause de leur ancienneté, à jeter quelque jour sur la question des changements de climat. Malheureusement, les thermomètres des académiciens del Cimento n’avaient pas de terme fixe, et diverses tentatives destinées à établir la concordance des degrés de ces instruments avec ceux des thermomètres de Réaumur et de Fahrenheit, laissaient beaucoup à désirer.

Le problème en était à ce point lorsque, en 1828, on fit à Florence la découverte d’une caisse qui, parmi beaucoup d’autres anciens instruments, renfermait un grand nombre de thermomètres de l’Académie del Cimento, divisés en parties. M. Guillaume Libri à qui ils furent confiés, commença par s’assurer qu’ils