Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 8.djvu/237

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marchaient tous d’accord entre eux. Ensuite, à l’aide de pins de deux cents observations comparatives, il rapporta leur échelle à celle des thermomètres actuellement en usage. M. Libri trouva, par exemple, de cette manière, que le zéro, sur l’échelle del Cimento, correspond à de l’échelle de Réaumur ; que le e degré de la première est identique avec le e de la seconde ; que dans la glace fondante le thermomètre dcl Cimento marque etc.

Muni de ces résultats, M. Libri a pris, dans les seize années qu’embrassent les registres retrouvés du père Raineri, les maxima et les minima de chaque mois, et il les a placés en regard des déterminations analogues que lui ont fournies les observations faites depuis 1820 à l’Observatoire des Écoles Pies de Florence. Ce tableau l’a conduit à l’importante conséquence que le déboisement des montagnes, opéré depuis une soixantaine d’années, n’a amené, en Toscane, contre une opinion presque générale, aucune diminution sensible de température. Au xvie siècle, en effet, les Apennins étaient couverts de forêts, et cependant, dans l’espace de quinze années (de 1655 à 1670), le père Raineri vit son thermomètre : une année à centigrades ; une autre année à une troisième à une quatrième année, enfin à froids excessifs et qui n’ont pas mème été atteints dans l’hiver extraordinaire de 1829-1830.

Dans la table de M. Libri, la colonne des maxima de température me semble offrir une conséquence tout aussi capitale. Il en résulte nettement, je crois, qu’au xvie siècle, les étés en Toscane étaient plus chauds qu’aujour-