Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/100

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a observé des taches noires qui occupaient sur la surface du Soleil une étendue linéaire égale à 167″ ; comme le diamètre de la Terre, vu à la même distance, ne sous tendrait qu’un angle de 17″,2, on voit que les taches en question avaient un diamètre réel environ dix fois plus considérable que celui de la Terre.

Les taches solaires ont peu de permanence ; on en a remarqué cependant qui sont restées visibles pendant cinq à six révolutions consécutives, c’est-à-dire pendant cinq à six mois. On en cite d’autres qui ont disparu tout à coup pendant leur passage du bord oriental au bord occidental du Soleil.

Il est remarquable que les facules se montrent près des taches noires, qu’elles annoncent en quelque sorte leurs apparitions prochaines. Le contour extérieur d’une tache noire est toujours net, bien défini.

Tout autour d’une tache noire, quand elle a de grandes dimensions, existe presque toujours une zone étendue d’une teinte moins sombre, dont les contours sont nettement terminés comme ceux de la tache noire ; cette zone porte aujourd’hui le nom de pénombre. La pénombre est notablement plus lumineuse que la tache noire, mais notablement moins brillante que le reste du Soleil ; son éclat est presque uniforme, excepté dans les parties qui touchent au noyau noir, où l’on remarque sous ce rapport une augmentation sensible.

Supposons qu’à l’époque du passage d’une tache noire par le centre du Soleil la pénombre qui l’entoure ait été également étendue dans tous les sens, en bien, chose singulière, au moment où la tache s’est montrée sur le bord