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CHAPITRE XV

des facules


Les noyaux noirs, les pénombres, ne sont pas les seules taches que les observateurs aient remarquées. Galilée disait, dans sa troisième lettre à Velser, en date du 1er décembre 1612 : « Quelquefois on voit à la surface du Soleil diverses petites places plus lumineuses que le reste. »

La découverte de ces taches lumineuses, que nous avons appelées des facules, mit un terme aux difficultés que les plus ardents péripatéticiens avaient élevées contre la rotation du Soleil. Une tache plus lumineuse que l’ensemble de la surface de l’astre, se mouvant comme les taches sombres, invisible au delà du limbe, ne laissait aucune place à l’hypothèse longtemps soutenue pour les taches noires, que les phénomènes observés dépendaient de corps étrangers au Soleil et venant successivement en éclipser certaines parties dans leur mouvement de circulation.

Huygens ne croyait pas aux facules : « Je doute fort, disait-il (voyez son ouvrage intitulé Cosmotheoros), qu’il y ait dans le Soleil quelque chose de plus lumineux que le Soleil même. Quand je consulte les observations les plus exactes qui aient été faites à ce sujet, je trouve que si l’on remarque de temps en temps des points plus clairs, plus brillants que le reste du globe, c’est près des taches noires ; or doit-on être surpris que le voisinage de l’obscurité fasse paraître certaines parties plus éclatantes qu’elles ne le sont réellement. »