Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/169

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nome allemand fait du Soleil un corps obscur comme notre Terre, solide en partie, en partie couvert de liquides, parsemé de montagnes, sillonné de vallées, enfin enveloppé d’une atmosphère de vapeurs et d’une atmosphère lumineuse. La première atmosphère empêche la seconde (l’atmosphère lumineuse) d’aller toucher le corps solide du Soleil,

Lorsqu’une agitation quelconque, ajoute Bode, occasionne un déchirement dans l’atmosphère lumineuse, nous apercevons le noyau solide de l’astre, toujours très-obscur par rapport à la vive clarté qui l’entoure, mais plus ou moins sombre cependant, suivant que la portion ainsi découverte est une vaste mer, une vallée resserrée ou une plaine unie et sablonneuse.

La nébulosité qui environne souvent les taches, poursuit l’astronome de Berlin, provient de ce que l’atmosphère lumineuse n’est entièrement déchirée que vers le milieu. À partir de ce point milieu et jusqu’à une certaine distance, l’atmosphère lumineuse est seulement réduite d’épaisseur. La nébulosité peut donc exister seule, ou continuer à paraître après la disparition de la tache noire.

L’auteur trouve l’explication des facules en donnant à l’enveloppe lumineuse du Soleil une forme irrégulière, plus ou moins élevée en certains endroits, plus ou moins déprimée dans d’autres. Les vagues de la mer, dit-il, si apparentes quand on les voit du rivage, seraient peu visibles pour qui les observerait d’un point situé verticalement au-dessus d’elles. Telle est aussi la raison qui fait que les facules disparaissent ordinairement en allant du bord au centre.