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LIVRE XIII. — MOUVEMENTS DES ÉTOILES.

évident, au surplus, que Mayer n’entendait parler de l’explication du mouvement propre des étoiles fondée sur l’hypothèse du mouvement du Soleil, qu’à titre de simple possibilité, et qu’il n’y croyait pas.

À l’époque dont nous parlons, les connaissances déjà acquises sur la petitesse de la parallaxe annuelle, combinées avec certains calculs photométriques, prouvait que le Soleil, transporté dans la région des étoiles, ne serait lui-même qu’une étoile par la dimension et par l’éclat. Les étoiles ayant des mouvements propres, il était assurément naturel d’attribuer un pareil mouvement au Soleil. Je trouve que Lambert croyait à l’existence de ce mouvement, témoin ce passage remarquable du système du monde, rédigé en 1770 par Mérian, d’après les idées de son ami : « Comme le déplacement apparent des étoiles dépend du mouvement du Soleil aussi bien que de leur mouvement propre, il y aura peut-être moyen de conclure de là vers quelle région du ciel notre Soleil prend sa course. »

En 1776, Lalande s’exprimait ainsi : « Le mouvement de rotation du Soleil a dû être produit par une impulsion qui n’était pas dirigée vers le centre de gravité de l’astre, mais une force ainsi dirigée n’engendre pas seulement un mouvement giratoire ; un mouvement de translation est la conséquence tout aussi nécessaire de son action, en supposant que le Soleil, déjà condensé dans sa forme actuelle, reçût un choc qui lui imprima le mouvement de rotation. »

Tout ce que dit Lalande est de vérité rigoureuse. Il faut ajouter que la conception ne méritait ni les éloges