Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/407

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on lui trouvait la même étendue de 5° à la simple vue.

À Pondichéry, le 30 avril, suivant le père Cœur-Doux, la queue avait plus de 10°.

À l’île Bourbon, La Nux trouvait pour la longueur de la queue :

Le 29
mars 
Le 20
avril 
à 7°
Le 21
Le 28 19° (elle s’amincissait beaucoup).
Le 27 25° (l’amincissement continuait).
Le  5
mai 
47° (l’amincissement était devenu extrême).

Je viens de mettre sous les yeux du lecteur l’ensemble des observations dont on avait cru pouvoir conclure que la comète de Halley va sans cesse en s’affaiblissant. Le fait une fois admis, on en trouvait la cause physique dans la matière qui, près du périhélie, paraît se détacher de la nébulosité pour former la queue. Il est, en effet, difficile de croire que cette matière, transportée au loin, revienne à la comète, qu’elle ne reste pas disséminée dans les cieux.

Chacun concevra maintenant quel intérêt pouvait s’attacher aux observations de la grandeur et de l’éclat de la comète de Halley dans son apparition de 1835. Il était possible que ces observations, comparées à celles de 1456, de 1531, de 1607, de 1682, de 1759, nous apprissent que les comètes ne sont pas des corps éternels ; qu’après quelques révolutions successives autour du Soleil, toutes les molécules dont se composent leurs queues, leurs nébulosités et même leurs noyaux, se dispersent dans l’espace pour y devenir un obstacle au mou-