Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/408

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vement des planètes, ou bien des éléments de quelques nouvelles formations. Ces conjectures ne se sont pas réalisées. Voyons, en effet, quelles ont été les circonstances de la dernière apparition de la comète de Halley.

1835. Dans son plus grand éclat, vers le milieu d’octobre, à la simple vue, le noyau de la comète de Halley nous paraissait pouvoir être assimilé aux étoiles rougeâtres de première grandeur, telles que α du Scorpion, α d’Orion ou α du Taureau, si même il ne les surpassait en intensité. M. Amici nous écrivait de Florence : « Le 12 octobre, la comète à l’œil nu me semble plus brillante que les étoiles de la Grande Ourse. » Les étoiles de la Grande Ourse sont de seconde grandeur, et le 12 octobre n’était pas la date du plus grand éclat de la comète.

Le 15 octobre, à l’œil nu, la queue de la comète nous parut embrasser une étendue de 20°. Avec le chercheur (résultat singulier), on ne lui aurait donné que la moitié de cette longueur.

Le 16 (toujours à l’œil nu), la queue paraissait avoir 10 à 12° seulement.

Le 26, M. Schwabe, à Dessau, ne trouvait plus que 7°.

Un des élèves astronomes de l’Observatoire de Paris M. Eugène Bouvard, entrevit la comète à la vue simple dès le 23 septembre ; un second élève, M. Plantamour, la vit le 27 ; le troisième, M. Laugier, ne l’aperçut nettement que le 28. À la date du 30 septembre, la comète était visible à l’œil nu pour presque tout le monde.

C’était donc 47 jours avant le passage au périhélie.