Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/455

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unes lumineuses, les autres obscures. Messier aperçut les étoiles télescopiques du Taureau au travers des parties obscures de la queue et des deux jets latéraux observés du 30 août au 3 septembre.

Il n’est pas rare que les comètes aient plusieurs queues distinctes et entièrement séparées. Celle de 1744 (n° 70 du catalogue), le 7 et le 8 mars, en avait jusqu’à 6. Elles étaient larges chacune d’environ 4°, et longues de 30 à 44°. Elles avaient le même caractère optique que les queues uniques, leurs bords paraissaient tranchés et assez vifs ; leurs milieux n’émettaient qu’une lumière très-atténuée ; l’entre-deux de ces diverses queues était aussi sombre que le reste du Ciel.

La comète de 1823 (n° 140 du catalogue) avait deux queues, et, chose singulière, tandis que l’une, comme à l’ordinaire, était située à l’opposite du Soleil, la seconde était tournée vers cet astre ; ce qui lui donnait quelque ressemblance avec la grande nébuleuse d’Andromède. Le 23 janvier 1824, la queue ordinaire paraissait embrasser un espace d’environ 5° ; la longueur de la seconde queue n’était guère que de 4° ; leurs axes formaient entre eux un angle très-obtus d’environ 160°. Près de la comète, la queue extraordinaire se voyait à peine ; le maximum d’éclat était à 2° de distance du noyau. Dans les premiers jours de février, on n’apercevait plus que la queue opposée au Soleil ; l’autre avait disparu ou s’était tellement affaiblie, que les meilleures lunettes de nuit, par le temps le plus serein, n’en présentaient aucune trace. Ces résultats sont le résumé des observations faites à Paris, Marseille, Marlia, Brème, Gœttingue et Prague. Aucune comète