Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/471

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un demi-tour à la lunette sur elle-même, l’image rouge devenait verte et réciproquement.

MM. Bouvard, Mathieu et un élève astronome, répétèrent mon observation, et arrivèrent au même résultat. Ainsi, la lumière de l’astre n’était pas, en totalité du moins, composée de rayons doués des propriétés de la lumière directe, propre ou assimilée ; il s’y trouvait de la lumière réfléchie spéculairement ou polarisée, c’est-à-dire, définitivement, de la lumière venant du Soleil.

Je me tiens, comme on voit, dans une grande réserve relativement à la conséquence à déduire de l’expérience sur la comète de 1819 et sur celle de 1835, car il serait possible que la lumière totale envoyée à la Terre par ces deux astres, fût en partie de la lumière propre et en partie de la lumière réfléchie ; les corps, en devenant incandescents, ne perdent pas pour cela la propriété de réfléchir une portion de la lumière qui les éclaire.

Je dois consigner ici une remarque faite pendant l’apparition de la grande comète, visible à l’œil nu, de 1843, remarque à laquelle j’ai déjà fait allusion précédemment (liv. xv, chap. iv, p. 193). La couleur de la lumière zodiacale est-elle la même que la couleur de la lumière solaire ? Cette question, résolue affirmativement, conduirait, avec une certaine probabilité, à la conséquence que les comètes brillent d’une lumière propre et non par la lumière du Soleil réfléchie. En effet, les corps qui ne sont visibles que par réflexion, brillent à nos yeux des teintes de la lumière éclairante. En tout cas ce serait par une rencontre bien extraordinaire, qu’un corps, éclairé par de la lumière colorée, deviendrait blanc.