Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/477

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la Terre, leur distance est 19 fois moindre, ou de 38 millions de lieues seulement. La différence est énorme ; mais aussi, dans le premier cas, tous les points de la surface solaire, sans exception, envoyaient de la lumière àl’œil, tandis que dans l’expérience faite sur la Terre avec l’écran métallique, on ne voyait à travers l’ouverture qu’une très-petite portion de l’astre. J’ai déjà démontré que la compensation est parfaite[1].

Ces prémisses posées, voyons comment elles pourront servir à décider si la lumière des comètes est une lumière émise ou réfléchie.

Prouvons d’abord qu’à égalité d’intensité, la visibilité d’une comète ne dépend pas, ou ne dépend que très-peu de l’angle qu’elle sous-tend.

Lorsqu’à l’aide d’écrans opaques, on réduit la surface de l’objectif d’une lunette, au tiers, au quart, au dixième, etc., de son étendue primitive, on diminue, dans le même rapport, le nombre de rayons qui concourent à la formation des images que cette lunette fournit, ou, en d’autres termes, leur intensité. Lorsqu’on remplace le second verre de la lunette, cette petite lentille, située du côté de l’œil, et qui porte le nom d’oculaire, par une lentille du même genre, mais à surface plus courbe, le grossissement s’accroît. On peut ainsi donner aux images observées des dimensions deux, trois, quatre, dix fois, etc., plus grandes dans telle observation que dans telle autre.

  1. Dans ma démonstration, je n’ai considéré que des surfaces planes. La loi est également vraie pour des surfaces courbes, mais je ne pourrais le prouver qu’en entrant dans des détails qui allongeraient trop ce chapitre.