Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/575

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que la lumière subit en traversant l’atmosphère terrestre.

Parmi les astronomes qui ont examiné Vénus avec attention, il n’en est point qui n’ait remarqué combien la partie circulaire du croissant, combien la partie extérieure ou tournée du côté du Soleil, est plus brillante que la courbe elliptique située à l’opposite et marquant sur la planète la ligne de séparation d’ombre et de lumière. Herschel a prétendu que cette supériorité d’éclat avait lieu par un changement brusque, qu’il y avait un contour, une sorte de collier lumineux d’une égale largeur dans toute l’étendue des bords du demi-cercle. Schrœter, au contraire, a soutenu que la lumière, très-brillante sur le contour circulaire de ce croissant, s’affaiblit graduellement à mesure que l’on s’avance vers la courbe qui le termine du côté opposé au Soleil. Cet affaiblissement a été cité comme une démonstration nouvelle de l’existence d’une atmosphère de Vénus ; il est certain, en effet, que les rayons qui se sont réfléchis sur les parties matérielles de la planète formant le bord circulaire du croissant, ont dû traverser une moindre épaisseur de l’atmosphère, si elle existe, que les rayons solaires qui vont se réfléchir à leur tour sur des parties plus ou moins voisines de la ligne de séparation d’ombre et de lumière.

Les observations postérieures à celles de Schrœter paraissent jusqu’à présent donner raison à sa manière de voir. Les critiques que William Herschel a faites en 1793 du travail de l’astronome de Lilienthal, n’ont pas diminué l’intérêt qui s’attachait à des recherches d’une si haute importance. Du reste, Herschel mit une complète bonne foi dans ses critiques, et je le prouverai en entrant dans