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de la Terre en 1761, aurait sous-tendu un angle de 51′.

Les diverses observations pouvaient se coordonner avec ces éléments dans les limites que comportait un calcul fondé sur des données obtenues seulement par voie d’estime. Une objection très-puissante au premier abord était produite contre l’existence du satellite. Pourquoi, disait-on, ne l’a-t-on pas vu se détacher en noir sur le corps du Soleil pendant le passage de Vénus ? Lambert, d’après les éléments cités, répond à la difficulté de la manière la plus complète ; il montre qu’à cause de la grande inclinaison du plan de l’orbite à l’écliptique, le satellite se mouvait en dehors du disque apparent du Soleil, soit au-dessus, soit au-dessous, dans les passages de 1039, de 1761 et de 1769, les seuls qu’on ait observés depuis l’invention des lunettes.

Il découle du travail de Lambert que le satellite de Vénus, s’il existe, a un diamètre représenté par 0,28, celui de la Terre étant 1, tandis que le diamètre de la Lune est 0,27 ;

Que sa distance à la planète qui le maîtrise est un tant soit peu plus grande que la distance de la Lune à la Terre ;

Que Vénus devrait avoir sept fois plus de masse que la Terre, et une densité huit fois plus grande, sur quoi il faut remarquer que de très-petits changements dans les éléments réduiraient considérablement ces nombres.

Si l’on n’a pas vu le satellite sur le Soleil, à l’époque des passages de Vénus, on aurait pu l’apercevoir pendant des conjonctions non écliptiques de la planète, et l’on ne