Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/62

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des inconvénients graves, à l’époque d’Auzout et de Picard ; le défaut de l’inégalité des pas de la vis exposait à des erreurs d’autant plus dangereuses, que l’observateur n’avait presque aucun moyen de les reconnaître ou de les corriger. Aussi, au lieu de se fier aux indications de l’index, Picard préférait-il, après chaque mesure, déterminer l’écart des deux fils, en transportant tout l’appareil sur une règle dont il observait les divisions à l’aide d’un bon microscope. Cet usage, quelque incommode qu’il fût, a prévalu assez longtemps parmi les astronomes.

Ce n’est que depuis quelques années qu’on a pu sans inconvénient se dispenser de toutes ces précautions ; regarder les tours de la vis, dans quelque sens qu’on l’ait fait mouvoir, comme la mesure de l’intervalle des fils, et lire immédiatement la valeur du diamètre qu’on observe sur le cadran à grandes dimensions dont la tête de la vis est armée.

À mesure que la construction du micromètre se perfectionnait, les astronomes sentaient la nécessité de réduire la grosseur des deux repères entre lesquels l’astre devait être compris. Auzout et Picard, dès l’origine, avaient substitué des fils de cocon de soie aux lames et aux fils métalliques dont Huygens et Malvasia s’étaient servis ; Gascoigne, d’après Townley, comprenait l’astre dont il voulait rechercher le diamètre entre deux pièces de métal dont les bords étaient très-aigus. Newton fit remarquer que les diamètres des planètes obtenus de cette manière étaient plus grands que les véritables, comme cela arrive pour toute ouverture pratiquée dans un objet obscur et se projetant sur un fond lumineux.