Page:Archives israelites 13.djvu/127

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rsaaiutas. lit non-catholiques , n‘avaient point d'état civil , point d'existence légale : après de nombreuses alternatives de succès et de revers, les protestants, en France, avaient été écrasés par les ordonnances de Louis XIV, décimés par les dragonnades, dispersés parla révo- cation de l’édit de Nantes, convertis de force par les missionnaires dans les Cévennes : leur·s enfants n`étaient même plus reconnus comme légitimes : temples, communautés, tout avait été détruit. Les israélites, chassés et pillés, souvent massacrés pendant tout le moyen âge, avaient presque entièrement disparu du sol fran- cais : quelques rares individus étaient revenus dans le cours des deux derniers siècles se fixer dans les villes frontières : à l’est , en Lorraine et en Alsace; au sud·ouest, à Bayonne et Bordeaux; plusieurs familles israélites vivaient heureuses de leur petit nom- bre et de leur obscurité, à peine tolérées , privées de tous droits civils et politiques, laissés dans une espèce de tranquillité plutôt par lassitude et préoccupation de la part des autorités que par suite d’un respect quelconque pour l’indépendance de la con- science; mais, qu’on ne l'ouhIie pas, si une sorte de repos et de tolérance tacite avaient succédé, en France, sous Louis XV el Louislïl, au fougueux prosélytisme des règnes antérieurs , c'é— tait sous l’inspiration, de jour en jour mieux écoutée, d‘idées nou- velles, toutes en contradiction avec les principes constitutifs de la société d'alors, c’était sous l’influénce d`une philosophie nouvelle, fille de la raison libre et de l’expérience , soumettant toutes les idées reçues à un sévère contrôle, c‘était, en un mot, par suite d’un courant d‘idées inconciliables avec le maintien de l’ancien état de choses. Jusque-là, le Catholicisme en France avait régné en maitre et en despote: seul, il dominait ii la cour des rois et dans la conscience des masses incultes; il avait dans l`État sa place marquée : il était magnifiquement entretenu aux frais du public; il avait sa juridic- y tion indépendante et son gouvernement organisé; il entretenait des rapports très-actifs et des liens hiérarchiques très-étroits avec un chef extérieur; le bras séculier frappait, suivant ses prescrip- tions, toute tendance à. des modifications religieuses. Le procès et la fin tragique de Raphaël Lévy de Boulay, (1) moins (t) Voyez Archivaiursüilcs, HH, p. 36$,Ãl7, 683, $07. Digitized ny Google