Page:Archives israelites 13.djvu/202

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196 ncnmss commandait la garde nationale, composée d’autant d’israélites que de chrétiens, ayant déclaré qu‘il n‘y avait plus rien à faire , _ que chacun devait se retirer 'chez soi, M. Aron Mayer ayant vai- nement, par un exprès, réclamé le secours de la brigade de gen- darmerie de Ferette, s’y rendit pour solliciter lui-même son in- tervention. Arrivé là, il apprit les horreurs commises à Durme- nach et dans plusieurs autres localités environnantes; cédant à des conseils amis, il ne retourna pas à Durmenach, et même huit jours après, le commissaire du gouvernement , M. Cassal, lui écrivit de ne pas encore y revenir. Cette circonstance de l'absence du maire qu’on avait prise pour prétexte pour refuser l’indemnité en disant: que la commune n’ayant plus de maire, et privée d’une partie du conseil municipal n’avait pu se défendre des excès commis par une horde venue du dehors, cette circonstance a été admirablement expliquée par M. Crémieux, qui devant la cour d'appel demandait l‘annulation dujugement du tribunal d'Altkirch; démontrant en même temps quela loi de vendémiaire sur la responsabilité des communes de- vaitêtre appliquée sans égard pour Perception, parce que 5 ou L habitants_de Durmenach (sur 15 condamnés dans cette ailaire) avaient encourn une condamnation pour leur participation à cette attaque à main armée. Dansl‘audience du t8 mars, M. Crémieux a tenu pendant deux heures l’auditoire vivement attentif à sa belle plaidoirie. lla démontré avec une puissance de logique admirable, avec autant de lucidité que de chaleur combien les préjugés reli- gieux ont exercé d’inlluence sur lejngement dont il demandait la réformation. L’intérét était, en outre, dans la circonstance que h l‘oratenr, membre du gouvernement provisoire (ce qu`il a rappelé avec beaucoup d'à-propos) parlait de ce qui était arrivé au début j de ce gouvernement. M. Ignace Chaufour, avocat que M. Crémieux, Ã ministre de la justice, avait nommé procureur général à Colmar, plaidait pour la commune de Durmenach. Tout en mettant une i certaine modération dans son langage, il trouva le moyen de dé- i cocher quelques traits à M. Crémieux. Celui-ci, lorsque le lende- main son adversaire eut terminé sa plaidoirie, répliqua d’une ma- nière extrêmement remarquable, et faisant justice d’une attaque nullement justiliée il a parlé avec un pathétique et une éloquence Digitized ny Google