Page:Archives israelites 13.djvu/219

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isnurns. M3 plus d’un rapport de celle qui s’enseignait à Jérusalem. Le point principal et caractéristique de cette divergence consistait dans le · but assigné à l’étude. Ceux de Palestine n‘y voyaient que le moyen de connaître et d’approfondir la loi comme ayant toujours existé et devant continuer à subsister ai jamais; ils regardaient les con- troverses sur de pures éventualités comme une casuistique oiseuse, et les discussions morales, scientifiques et historiques, comme i étrangères à leur étude et comme de peu d’importance. Pour les Babyloniens, au contraire, l’étude de la loi avait un mérite sub- jectif indépendant de son application à la pratique. llsjugeaient, ’ chose éminemment essentielle, la connaissance de toutes les opi- l nions de ceux qui avaient fait profession de l’étude, et ne dédai- È gnaient même souvent pas d’accueillir de simples anecdotes , des jeux d’esprit, des arguties et des sophismes. pourvu qu’on pût en

 tirer quelque conclusion en faveur d‘une loi ou d’un précepte.

' C’est pourquoi la Hagada, dont je vous ai déjà donné la définition i en opposition de la Halacha , et à laquelle le même système sert ` de base, occupe une plus large place dans les études théologiques et juridiques des docteurs babyloniens que dans celles des doc- teurs de Palestine. Aussi ces derniers laissèrent-ils rarement échapper l’occasion de critiquer le manque d‘une bonne et saine — logique dans les travaux des premiers, et de faire allusion ii l'an— cienne Babel pour caractériser la confusion d’idée et l`animosité A qui inspirait quelquefois les orateurs et professeurs des écoles de v Babylone ;, au point même que R. Sim ou Séera, revenu de cette ville à Jérusalem, tit vœu de jeùner cent jours pour pouvoir par- venir à oublier tout ce qu’il avait appris à Babylone, et que dans plusieurs endroits, dans la Mischna, l’épithète de babylonien est I prise comme synonyme de sauvage peu cultivé. Mais il doit être ‘ bien entendu que cette déclaration de guerre entre Jérusalem et , Babylone n'était nullement dirigée contre le Talmud babylonien _ ' que nous possédons, et sur lequel je ne tarderai pas à revenir. Nous verrons que celui-ci est au contraire préféré à celui de Jéru- i salem : il ne s’agit ici que de la méthode suivie dans l’étude et" l’application de la loi. , Après avoir envisagé la Mischna comme la quintessence, ou, si vous aimez mieux, comme le eompendium de la loi orale , ce qui doit surtout étonner, c’est sans doute de rencontrer parmi cette masse de préceptes traditionnels un assez grand nombre auxquels on donne spécialement la qualification de Halaeha le- mosché m:'sinaï*J•DD ft¤D"7D"7fl l‘t« préceptes donnésà Moise sur- le mont Sinaï 1:; et, ce qu’il y a de plus surprenant encore, c’est que la plupart de ces préceptes, pour ne pas dire tous, portent le cachet de l'arbitraire au lieu d’avoir l'importance qu’on serait porté à attacher à une si haute origine. Mais il paraît que ces Digitized ny Google