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$40 ancmvss h avoir dans ces appartements où il m’a été défendu de pénétrer? » Il s’approcha fdonc et attendit dans l’espoir que la porte vien- drait à s'ouvrir, ce qui arriva, en etïet. Il vit la fille d’Asmodée assise sur un trône d’or, et autour d`elle plusieurs jeunes tllles qui se livraient à la danse et à des plaisirs de toute sorte. Elle- même était d'une beauté remarquable. Aussitôt qu‘elle l’eût aperçu, elle l’invita à entrer: « Homme imprudent, lui dit- elle, qui t‘a rendu assez audacieux pour transgresser les ordres de mon père, le roi Asmodée ‘! Qui a pu te pousser à pénétrer dans l’appartement des femmes? Aujourd`hui même tu paieras de ta vie cette témérité. Déjà même mon père, instruit de ta faute, s’avance l’épée nue à lajmain pour t’en frapper. n A ces paroles toudroyantes, Dihon tomba aux pieds de la prin- cesse, la suppliant en versant des larmes de prendre pitié de lui, de le soustraire à la colère de son père et de lui sauver la vie. S`il était entré auprès d'elle, lui dit—il, ce n'était point avec de mauvaises intentions, ni poussé par des désirs coupables. Quand t la princesse vitfses pleurs et son repentir, elle lui dit: « Puis- que vous ètes un sectateur de la loi, votre modestie vous sauvera aujourd’hui. Sortez bien vite de ee lieu, et dès que mon père sera de retour et qu’il vous reproehera d`avoir contrevenu à ses ordres, en pénétrant dans mon appartement et qu’il voudra vous frapper de son épée, vous lui direz : Grâce, Seigneur, si j’ai_osé m`introduire près de la princesse et lever les yeux sur elle, c’est que je l'aime éperdument; accordez-moi sa main, ÉSeigneur, faites que je sois son époux. Mon père ne manquera pas de le faire, parce que je sais que vous lui plaisez beaucoup et qu'il est disposé à vous accorder ma main. Dès le moment que vous avez

 été avec nous, sa pensée a été de nous unir, parce que vous étes

profondément versé dans la connaissance de la loi, mais il était contraire à tous les principes de la bienséance qu’une jeune fille vous demandât en mariage, et qu`un souverain, aussi puissant p que mon père, vous proposât d’ètre son gendre. n l Quand Dihon ent entendu' ces paroles, sa joie n’eut point de bornes. A peine fut-il sorti des appartements de la princesse, qu’Asmodée parut brandissant son épée nue, il lui dit d'une voix terrible : e Pourquoi as-tu transgressé mes ordres? Aujour— Digitized ny Google