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tsautnrrss. 45 MELANGES. LES ANCIENNES ET LES NOUVELLES itolwns ISBAÉLITBS A PRO- POS DE LA SOCIÉTÉ n'Bnt:0UnAGEIttn·r A lnsBtLLB. ll existe depuis l‘an demier,à Marseille, une société d`encou— ragement aux arts et métiers parmi les israélites, due à l'initia— , tive généreuse de quelques hommes honorables et à la coopéra- tion spontanée de coreligionnaires de toutes classes; cette jeune institution prospère déjà et ne doit ses succès, assez nombreux, qu`à ses propres ressources et au zèle de ceux qui la soutien- nent. Desinstitutions analogues ontété fondées depuis longues années déjà chez nos coreligionnaires à Paris, à Metz, à Stras- bourg, dans le Haut-Rhin. C’est en général des premières années de la restauration que datent parmi nous les efforts suivis et col-

  • lectifs pour la substitution du travail industriel au trafic qui

était, depuis un temps immémorial, presque l’unique occupation · de nos coreligionnaires. A part, en effet, les intelligences tant soit peu supérieures ou les constitutions physiquementtrop faibles qui se vouaient ou que l'on vouait à l‘étude de la loi, la plupart des israélites pauvres se livraient, pour vivre, dès leur plus ten- dre enfance, au laborieux et ingrat métier du colportage, carrière où l`on récoltait plus de soucis que d’écus, où l'on ne s’enrichis- . ‘ sait guère, où l'on mourait souvent à la peine, sanslaisser à ses enfants d'autre héritage que des dettes. Plus d‘un, qui est aujour- d'hui opulent, a oublié les jours de fatigues et d'ang0isses que son grand-père on son aîeul a traversés dans ce dur métier, traî- nant sa maigre balle de marchandises d’une ville à l‘autre de la Bavière ou de la Prusse Rhénane, ou même de l’Alsace et de la Lorraine, pratiquant avec une inflexible minutie les moindres ob- servances de la foi religieuse, secourant, au sein dela misère, des coreligionnaires plus malheureux que lui, recueillant dans les · longues péripéties de ses pérégrinations une foule de renseigne- ments et recevant une foule de leçons qu’il rapportait périodique- ment au sein de sa famille pour son instruction propre et l'édifi- cation des siens. Ce colportage, qui n‘avait du commerce vérita- ble que les préoccupations et les inquiétudes, sans aucune de ses compensations, nous en avons vu de nos yeux, entendu de nos oreilles, les rares, et on peut Pespérer, les derniers représentants, arrivés à une grande, et quelques—uns à une extrème vieillesse; Digitized ny Google