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Selon la lettre de M. d'Abbadie (1), Astari s'appelle aussi fête de Joseph, et l'expiation des péchés n'y est point mentionnée. Le jour de cette fête on lit l'ouvrage appelé comme la fête Astari (2).'

Cinq jours après Astari (c'est-à-dire le quinzième jour de la septième lune) est la fête des Tabernacles (3).

Dans la première lettre de M. d'Abbadie on lui donne le nom de Baala Matsalat, qui est la traduction éthiopique du nom hébraïque JTDDn 3H, fête des Tabernacles (4), et que M. d'Abbadie voulait traduire ainsi ; mais un Falasha l'assura que c'est la commémoration des festins que donna Joseph à son père après avoir passé cinq jours à faire des provisions.

On connaît le précepte du Pentateuque relatif à cette fête: « Et vous prendrez dans le premier jour des fruits d'un arbre majestueux, des branches de palmier, etd'un arbre épais, et des saules de torrent, et vous vous réjouirez devant le Seigneur votre


(1) Journal des Dcèats, I. c.

(2) Id. ib. Ce mot est une corrnption du nom que porte le jour de l'Expiation dans le Pentateuque éthiopien.

Ce nom est astariyu ou aslariyul, substantif qui signifie apparition, vision (Lévit. xxili, 26, Oct.R. 97, l.Pent. V. p. 237, et Lév.,xxv, 9,Oct. R. 98, 4, Pent. V. p. 240). Il paraît aussi à la fin d'uue longue prière falasha en langue giiz, que M. d'Abbadie a eu l'obligeance de me communiquer, et où le passage du Lévit.xxill, 2G, se trouve intercalé. Tont ce que je puis dire relativement à ce nom, c'est qu'il parait avoir été substitué très-ancienuement, soit par inadvertance, soit volontairement au mot très-semblable astasirynt, rémission (des péchés), parce que le verbe "l23 est rendu presque toujours en

éthiopien par la racine de ce mot-là, taraya, ignovit, remissit (peccata) et sons la forme d'aslasirya, inlcrcessil (pro aliquo). Il est vrai qu'il n'y a que le substantif siryai qui signifie rémission, mais aslasiryu peut avoir existé, quoiqu'il ne soit pas enregistré dans le Lexique de Ludolf.

Ce qui rend mon hypothèse fort probable, c'est que dans un des passages où paraît le verbe ")JJ3 (Lév. xxm, 26), un des man. porte axtatirya, et l'antre

astaraya. Il faut avouer que si elle est vraie, l'erreor doit être très-ancienne, puisqu'elle a donné lieu à l'histoire, forgée assurément sur le mot aatariyut de l'apparition de Dieu à Jacob.

Mais d'autre part, comment concilier cette hypothèse avec le nom d'rulari ou astariyuf, donné au livre même qu'on lit le jour de cette fête ? Ce livre nous apprendrait probablement quel sens les Falashas attribuent au nom qu'il porte, mais M. d'Abbadie ne le possède pas dans sa collection.

(3) Réponses, p. 8.

(4) V. Lévit., xxx, 24, dans l'Oct. Roch., fol. 97, 3, et dans le Pent vans., p. 237. Le nom de fête de la récolte que porte cette fête, IV XXX1T, 22, se rend en éthiopique par 6aala miquirai (Oct. R. 73, 2. P. V. 174). Lu- dolf ue donue a ce dernier mot que le cens d'ailes sacra, syitagoga; mais * présent il faut lui ajouter celui de recolle. Ces deux acceptions s'expliquent en songeant au mot synagoga, et à l'hébreu flD3D (réunion, assemblée). En effet, la racine de miyuirab correspond évidemment à l'hébreu 3"\p, approcher, u- semoler.