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Dieu pendant sept jours (I).» Les Caraïtes pensent que la loi ordonne de prendre ces fruits et ces branches pour en faire etpour orner les tentes, sous lesquelles on doit séjourner pendant ces sept jours, et qui ont donné leur nom à la fête. Les Rnbbanites au contraire, croient qu'on doit se réjouir dans le temple et faire des processions avec ces fruits et avec ces branches: et quelle que soit l'interprétation qu'on adopte pour les paroles du Penta- teuque, il est certain que déjà plus d'un siècle avant l'ère vulgaire on l'entendait comme les Rabbanites d'aujourd'hui, à Jérusalem (2).

J'avais interrogé les Falashas pour connaître leur manière de pratiquer ce précepte ; mais, comme je me suis abstenu d'entrer dans des particularités sur la discordance d'opinions entre les Karaïtes et les Rabbanites, de peur qu'ils me donnassent telle réponse qu'il leur paraîtrait m'être plus agréable, ils ne me dirent rien sur l'emploi des choses que la loi ordonne de prendre ; ils ne me dirent que les noms de ces choses. Voici comment ils s'expriment (3) : Nous n'avons pas de fruits ici, et ne tenons pas compte de ces préceples. Nous prenons des palmiers et des branches de zigba et de qaha ; j'admets le précepte, mais nous ne le suivons pas (c'est-à-dire celui des fruits). »Le zigba ouzagba est ainsi expliqué par Ludolf dans son Lexicon (p. 304—î>.) : « Zagba .Kihiopilms arbor est cupresso similis, scd ramis et foliis » adeo densis ut solem pariter et pluviam arceant, non lumen » adeo erecta est ut cupressus ; » et qaha y est expliqué par Salix (p. 289).

Voilà terminé l'exposé des grandes fêtes que les Falashas ont en commun avec les autres juifs. Mais ils en ont quelques autres qui leur sont particulières.

« Le i 0e de chaque mois se nomme Arfe asart, c'est une fête » secrète 7i?3i311, et elle fut établie par les prêtres qui survécu- » rent à la destruction du temple- il n'y a que deux fêtes fixes, » celle-ci et celle du 18 yakatit (4). »

Comme en parlant du 18 yakatit on dit : Cette fête est fixe et ne dépend pas de la lune, il paraît qu'on doit expliquer de la même manière la même expression relativement à FArfe asart, comme le prouve aussi le mot moIs employé ici, qui ne s'applique avec exactitude qu'aux mois abyssins, et l'existence d'un autre nom en harmonie avec le caractère de la fête, pour le 10« de la lune, qui est ciki asart (de lune dix). La première lettre de

(1) Lévitique, xxiii, 40.

(2) Voyez tes leçons d'huloir» de mon père, p. 169.

(3) Réponses, f. II.

(4) Ibid., p. 9.