Page:Ardouin-Dumazet,Voyage en France 9,1896.djvu/212

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Au delà de Crolles on est en plein vignoble ; les villages sont une rue continue où circulent de nombreuses voitures ; chaque commune a son omnibus pour Grenoble. C’est déjà Grenoble par les villas, par l’industrie de la ganterie. On aperçoit au fond les remparts de la Bastille et l’on voit poindre les flèches des églises. Voici Corenc, sur sa colline, puis la Tronche ; on traverse, à grand bruit de grelots, à grands claquements de fouets, des rues étroites. Quelques minutes après me voici sur la place Grenette en pleine foule. Un grand break d’excursion s’emplit, il va à Sassenage ; j’ai encore quelques heures ! — allons donc à Sassenage.

La course n’est pas longue, on suit le cours Berriat, on traverse le Drac et, dans un flot de poussière, les chevaux courant à toute vitesse, la grande machine se rapproche des hauteurs de Fontaine. Le paysage est charmant, mais il perd à être vu après les éblouissements du Graisivaudan. Les montagnes sont belles, curieuses de forme et de couleurs ; les roches, les eaux, la verdure forment un superbe décor ; il y manque les neiges éternelles. Il est vrai qu’en se retournant on voit encore la chaîne de Belledonne étincelante de névés et de glace.