Page:Ardouin-Dumazet,Voyage en France 9,1896.djvu/219

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assez nombreux. Le jour où une ligne ferrée rattachera directement la Côte à Vienne ou à Lyon, elle pourra, malgré l’absence de force motrice naturelle, prendre un plus grand développement.

Adossée à de hautes collines aux flancs tapissés de vignobles, aux crêtes boisées, la Côte regarde au sud la plaine nue, sans arbres autres que de rares bosquets. Sur ces vastes étendues ondulées, pas un village, mais de grosses fermes appelées granges, nom si commun dans les campagnes dauphinoises. Faite de cailloux roulés formant un sol éminemment perméable, la plaine ne possède pas un ruisseau dans ses ravins, pas une source. Mais les pluies abondantes qui s’y abattent souvent ne sent pas perdues. Les eaux coulent souterrainement et vont, plus loin, former des sources superbes vers Beaurepaire et Moras ; les ruisseaux nés de ces sources forment un inextricable réseau et, de nouveau, se perdent dans la plaine de la Valloire sans atteindre le Rhône. Je me promettais de parcourir cette région des sources ; la pluie, aujourd’hui du moins, m’interdit l’excursion.


J’ai dû reprendre le train pour gagner Saint-Rambert-d’Albon et, de là, Tain et Tournon. Jus-