Page:Ardouin-Dumazet,Voyage en France 9,1896.djvu/333

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tion de la ville pour extraordinaire qu’elle paraisse est favorable au commerce, les routes des vallées de la Bourne, de la Vernaison, de la Lyonne et de l’Isère s’y réunissent, les rivières assurent aux usines une force motrice considérable, enfin les touristes accourent chaque année. On a miné le rocher et gagné, en face des maisons suspendues sur la Bourne, la place nécessaire pour une rangée nouvelle. Pont-en-Royans a donc une rue, bien pittoresque encore, sur laquelle s’amorcent dans la partie basse d’autres rues très rapides. L’ensemble est d’une jolie mais bien petite ville, rendue vivante par le passage incessant des voitures et par l’industrie.

Pont-en-Royans est, en effet, un centre ouvrier assez important. De tous temps il a filé la laine et tissé le drap, aujourd’hui encore deux de ses usines fabriquent des draps pour l’armée ; les roches voisines sont remplies de buis dont les souches sont débitées et tournées dans de petites et pittoresques fabriques ; on y fait des toupies, des boules, des jetons ; le moulinage des soies y occupe beaucoup de jeunes filles. Enfin l’électricité y est produite pour la ville et les ateliers par une usine établie sur la Bourne. On ne peut trop admirer l’habileté avec laquelle les habitants ont tiré parti de leur situation, si peu