Page:Ardouin-Dumazet,Voyage en France 9,1896.djvu/337

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il retient et captive le voyageur. Dans l’un de ses vallons latéraux, au-dessus du village de Rochechinard, est une des plus superbes ruines féodales du Dauphiné. Les autres vallées, Léoncel et Bouvante, sont de beaux couloirs de prairies bordées de pentes escarpées, noires de sapins et de hêtres et dominées par des escarpements tragiques.


J’ai dû dire adieu à ce riant pays de Royannais. De Rochechinard, où je suis monté visiter les ruines, un chemin mal entretenu conduit, à travers bois, à Saint-Nazaire-en-Royans, le dernier village portant le nom de la contrée. C’est une vieille bourgade, très grise, dominée par de grands rochers couverts de ruines où les travaux de l’homme ont réussi à embellir encore le paysage, grâce à l’aqueduc sur lequel passe le canal de la Bourne, un peu avant le confluent de la Bourne et de l’Isère. Saint-Nazaire a quelque industrie, elle possédait un tissage mécanique de velours aujourd’hui fermé ; son importance est surtout due à la station du chemin de fer par où se font toutes les relations avec le Royannais, le Vercors et les montagnes de Lans. Les rivières coulent en des lits profonds, bordés de berges d’un rouge sanglant ou d’un blanc grisâtre. Le bourg, ses vieux