Page:Ardouin-Dumazet,Voyage en France 9,1896.djvu/338

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édifices, les usines, l’aqueduc, puis, on fond, les rigides montagnes du Vercors, forment un tableau superbe.

Dans ce cadre, entre les falaises de terres aux teintes éclatantes, l’Isère, violente, aux eaux grises, dévore la Boume transparente et calme. Au confluent se dresse un bloc d’un rouge fulgurant, un pécheur au filet s’y est installé, près de son bateau, abrité dans une crique ; le paysage est d’une étrangeté Imprévue après les douces campagnes de Saint-Jean.

Voici la gare, bientôt arrive le train qui me conduira à Saint-Marcellin, à travers l’opulente campagne où les noyers et les mûriers forment comme une forêt d’arbres alignés.

Vue du chemin de fer, surtout du viaduc qui franchit le ravin de la Cumane, Saint-Marcellin est d’un aspect fort méridional, presque italien, comme la plupart des bourgs et des villages de cette partie du Graisivaudan, grâce à ses toits rouges et plats, à ses murailles grises ou peintes. C’est une fort humble ville, peuplée de moins de 3, 600 habitants, en cela inférieure à nombre de chefs-lieux de canton de la contrée, inférieure surtout à Romans, sa riche voisine. Elle occupe une position assez excentrique dans l’arrondissement dont elle est le chef-lieu. Les créateurs des divi-