Page:Ardouin-Dumazet,Voyage en France 9,1896.djvu/40

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trop de pertes. On verra Lyon alimenté directement par les chutes solitaires des hautes montagnes, dont on n’a pu utiliser la force à cause de la difficulté d’installer près d’elle de grandes usines ; un simple abri pour une turbine et des dynamos suffiraient.


J’ai fait cette digression pour exposer la situation actuelle du tissage mécanique de la soierie, parce que Voiron est le centre le plus considérable pour cette industrie. Maintenant fl faut présenter cette vivante et riante cité, bâtie dans un des plus beaux sites du monde. De la Murette, on y arrive donc par l’adorable route dont j’ai parlé, ayant comme direction la belle montagne conique, noire de sapins, terminée par le roc de Vouise sur lequel on a placé une madone. Une descente fort raide conduit au fond d’un joli vallon où l’on rejoint la route de Bourg. C’est déjà la ville ; la route se borde de maisons qui prolongent le faubourg de Sermorens, un des grands quartiers de Voiron, un des plus industriels et l’un des plus anciens, puisque, sons le nom de Salmorenc, ce fut le chef-lieu d’un des comtés les plus considérables du Dauphiné indépendant. Les rues en sont étroites et vivantes, elles aboutissent à la Place d’Armes, digne d’une plus grande ville par