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fausses signatures, dans le pays même, pour mieux suivre ces variations de véritables signatures. Or, antérieurement à sa coupable entreprise, on avait remarqué son talent en fait de calligraphie ; il avait même fait exécuter à Paris une carte de l’île d’Haïti dans son premier voyage en France, après l’avoir dressée au Port-au-Prince et montrée en manuscrit à diverses personnes.

Le secrétaire général reçut l’ordre d’accuser réception à M. Levasseur, des documens qu’il avait adressés au Président, en récapitulant tous les faits relatifs à cette vilaine affaire ; il le fit le 11 décembre, et sa lettre se termina ainsi : « Le Président d’Haïti me charge, Monsieur le consul général, de vous, témoigner sa satisfaction pour le zèle que vous avez déployé dans cette circonstance où, si vous n’avez pas obtenu tout le résultat que vous attendiez, on ne peut s’en prendre qu’à la duplicité de l’homme indigne pour lequel vous avez intercédé, que dans la fausse conviction où vous étiez qu’il avait seulement projeté son crime et qu’il ne l’avait pas consommé. Ainsi, le gouvernement, en se bornant à ordonner la déportation de Charles Touzalin, avec défense qu’il neparaisse jamais dans le pays, à peine d’encourir les plus graves conséquences, donne une nouvelle preuve de son désir de ne laisser échapper aucune occasion de cimenter les relations amicales qui, existent, entre Haïti et la France. »

Par cette lettre, justice était certainement rendue aux intentions de M. Levasseur. Mais le 12 décembre le journal le Manifeste publia un article diffamatoire contre lui, en disant que dans l’affaire de C. Touzalin, « sa conduite avait été, astucieuse et criminelle ; qu’avec de faux dehors, un langage fourbe et hypocrite, il avait réussi, à se faire quelques dupes chez nous ; qu’il avait forcé la main au gou-