Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 11.djvu/161

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nement à, exiger aucune insertion dans le Manifeste : à propos, des délits commis par la voie de la presse, elles établissaient seulement des peines contre leurs auteurs.

M. Levasseur ne fut pas satisfait de cette réponse. Le 16 il écrivit à Boyer, et se plaignit des procédés du secrétaire général en lui envoyant copie de leurs lettres respectives. Le président chargea le grand juge de lui répondre : « Que l’article diffamatoire dirigé contre le consul général de France l’avait péniblement affecté, ainsi que, tous les fonctionnaires de la capitale ; que la justice était saisie de cette affaire ; que c’était la marche généralement suivie dans tous les pays où la presse est libre. Il est à regretter qu’une dissidence se soit élevée à cette occasion entre vous et le secrétaire général ; mais cette dissidénce, quelle, qu’elle soit, n’est pas de nature à porter la moindre atteinte au bon accord qui existe entre Haïti et la France… »

En même temps qu’il écrivait au Président, le 16, M. Levasseur adressait aussi au général Inginac une lettre dans laquelle il lui reprochait, en termes inconvenans ; ce qu’il appelait « un système de déceptions » de la part du secrétaire général à son égard. Mais le 18, ce fonctionnaire lui répondit et releva ses expressions et ses injustes accusations, en lui rappelant, les explications verbales qui avaient eu lieu entre eux et les faits qui s’étaient passés depuis le 13, après là publication de l’article diffamatoire.

Le même jour, le 18, le consul général répondit, à la lettre du grand juge, de la veille, et renouvela sa menace de rupture de toutes relations avec le gouvernement. Cette menace n’étant suivie d’aucun effet, le 19 décembre,