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étrangère ou de ses sujets, sauf à lui de punir ces agents selon les lois de son propre pays. Or, la commission avait reconnu le tort de Candiau Michel pour avoir capturé, sans motifs valables, les deux bâtimens espagnols. Probablement, sa décision lui était inspirée par l’intervention de M. Levasséur dans cette affaire ; elle ne vit que lui, suggérant les réclamations sous ces deux rapports. Eh bien ! en admettant qu’il en fût ainsi, ce consul général étant requis de donner son assistance aux sujets d’une puissance amie, ne faisait que ce qu’il aurait fait et dû faire si des navires français s’étaient trouvés dans le même cas des navires espagnols. On doit toujours avoir égard au droit d’autrui et au respect qu’exige une nation pour son pavillon, puisqu’on voudrait pour soi-même le même égard. Que M. Levasseur ait été influencé aussi par sa position envers le gouvernement haïtien qui avait fait demander son rappel par l’amiral Arnous, peu devait importer à ce gouvernement, s’il avait suggéré une juste réclamation.

Le 6 décembre, les deux navires espagnols partirent du Port-au-Prince et se rendirent à l’île de Cuba. Il paraît qu’avant leur arrivée dans cette île, le gouverneur général avait appris leur capture. Le 14, la corvette à vapeur Congreso, commandée par Don José M. de Pointillo, vint de sa part les réclamer. Cet officier adressa à cet effet une lettre fort polie à Boyer, dans laquelle il demandait la cause de la détention de ces navires et si leurs capitaines n’avaient pas protesté à ce sujet, tout en remerciant le Président d’avoir ordonné qu’ils fussent remis en liberté de continuer leur route. Le 15, le secrétaire général lui répondit et lui donna les explications relatées ci-dessus. Le même jour, M. de Pointillo adressa une nouvelle lettre à Boyer et lui dit : qu’il avait pris connaissance et copie, qu’il lui en-