Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 11.djvu/71

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« Le souvenir des conflits qui agitèrent la dernière session a trop vivement occupé la sollicitude des membres de la représentation nationale, pour qu’ils ne cherchent pas encore à rétablir l’harmonie entre eux et les autres grands pouvoirs de l’État. Sans doute, ils ont pu se dire, en interrogeant leurs consciences : « Nous avons fait tout ce qui était possible pour maintenir l’accord des pouvoirs. » Mais l’amour du pays, la modération dont ils font vœu de donner toujours l’exemple, tout leur dit qu’ils ne sauraient faire trop pour ranimer les sympathies nationales, et obtenir le noble et précieux résultat qu’ils désirent. Ils viennent donc supplier le Président d’Haïti de convoquer en conférence une députation du Sénat et une de la Chambre des communes sous, sa présidence. Les temps sont arrivés où les discussions, loin d’être des brandons de discorde, sont des phares, qui éclairent la route du vaisseau public. C’est par elles qu’on parvient à la découverte des vérités utiles, et à saisir le secret de la science sociale. Dans cette conférence se traiteront les grands intérêts nationaux. Là, les questions qui forment les dissidences d’opinion entre ceux qui sont chargés d’appliquer, de vivifier les principes constitutionnels, seront discutées, et de te discussion naîtra la lumière. Là aussi se résolvra, en faveur de tous, la question de l’inviolabilité dans l’exercice et hors l’exercice des fonctions législatives, et de cette conférence ressortiront les vraies et saines doctrines ; elle sera pour la patrie l’inauguration d’une ère de bonheur, et pour la postérité ; la conférence d’harmonie. »

La discussion étant ouverte sur ce projet d’adresse, le représentant Daguerre fut le seul qui prit la parole pour faire observer que, d’après la constitution, la Chambre ne