Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 1.djvu/45

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LAMAKHOS.

Ah ! tu vas y passer !

DIKÆOPOLIS.

Non, Lamakhos : il ne s’agit pas de force. Puisque tu es fort, pourquoi ne pas me circoncire ? Tu es bien armé ?

LAMAKHOS.

Un mendiant parler ainsi à un stratège !

DIKÆOPOLIS.

Moi, un mendiant ?

LAMAKHOS.

Qu’es-tu donc ?

DIKÆOPOLIS.

Ce que je suis ? Un bon citoyen, exempt d’ambition, et, depuis le commencement de la guerre, un bon soldat, tandis que toi tu es, depuis le commencement de la guerre, un général gagé.

LAMAKHOS.

On m’a élu.

DIKÆOPOLIS.

Oui, trois coucous. Et moi, indigné de ce fait, j’ai conclu une trêve, voyant des hommes à cheveux blancs dans les rangs des soldats, et des jeunes comme toi se dérobant au service, les uns en Thrakè, pour une solde de trois drakhmes, des Tisaménos, des Phænippos, et ce coquin d’Hipparkhidas ; les autres auprès de Kharès ; ceux-ci en Khaonie, Gérès, Théodoros, et ce vantard de Diomée ; ceux-là à Kamarina, à Géla, à Katagéla.